L'aide médicale à mourir

La loi concernant les soins de fin de vie est entrée en vigueur en 2015 et elle comprend deux volets : les directives médicales anticipées, qui ont été abordées il y a quelques mois, mais aussi l’aide médicale à mourir. C’est surtout cet aspect qui a attiré l’attention lors de l’adoption de la loi.

L’aide médicale à mourir est l’action pour un médecin d’administrer des médicaments à un patient, à la demande de ce dernier, dans le but d’entraîner le décès. Elle permet donc à un patient de demander à mourir, plutôt que de continuer à souffrir.

Bien que ce soit maintenant autorisé pour les personnes âgées d’au moins 18 ans et qui bénéficie de l’assurance-maladie du Québec, plusieurs conditions doivent être rencontrées pour que la demande soit acceptée.

1- Le patient doit être apte à consentir aux soins de santé lors de sa demande, de prendre ses propres décisions quant à ses soins de santé. Dans le cadre d’une demande d’aide médicale à mourir, c’est dire qu’il doit comprendre son état de santé, les différentes alternatives et la conséquence de demander l’aide médicale à mourir. C’est pourquoi une personne qui souffre d’une maladie qui affecte les facultés cognitives, comme l’Alzheimer a un stade avancé, ne peut en faire la demande.

2- Le patient doit être atteint d’une maladie grave et incurable.

3- Sa situation médicale doit se caractériser par un déclin avancé de ses capacités et aucune amélioration n’est possible. .

4- Il doit éprouver des souffrances constantes et insupportables qui ne peuvent pas être apaisées par des moyens tolérables. Ça veut donc dire que d’autres solutions doivent d’abord été envisagées et qu’aucune d’entre elles n’est satisfaisante.

5- Tous ces critères doivent être rencontrés au moment où le patient en fait la demande. C’est pourquoi il n’est pas possible de le faire à l’avance, dans le but que ce soit applicable dans le cas où on recevrait un diagnostic de maladie incurable. Il n’est pas possible non plus de donner l’autorisation à une autre personne d’en faire la demande en notre nom, dans l’éventualité où on deviendrait inapte à en faire la demande nous-même.

En plus de respecter ces conditions, d’autres vérification doivent être faites par le médecin avant de pouvoir administrer l’aide médicale à mourir.

Le médecin doit s’assurer que la demande vienne vraiment du patient et que ce dernier ne subisse pas de pression de son entourage pour en faire la demande.

Il doit s’assurer que le patient comprenne l’importance de sa demande en lui donnant toutes les informations concernant son état de santé et toutes les possibilités de traitement qui pourraient être envisagées.

Ensuite, le médecin doit rencontrer à plusieurs reprises le patient pour s’assurer que son désir d’obtenir l’aide médicale à mourir est constant et qu’il ne s’agissait pas seulement d’une demande irréfléchie, faite sous l’émotion.

Il doit aussi discuter avec l’équipe de soin qui entoure le patient et obtenir l’avis d’un deuxième médecin indépendant pour confirmer que le patient respecte toutes les conditions.

Finalement, si le médecin n’est pas à l’aise d’administrer l’aide médicale à mourir, il doit référer le patient à un autre médecin dans les plus brefs délais.

Comme toute loi relativement nouvelle, des modifications peuvent être faites pour s’adapter à la réalité. Entre autres, un critère qui prévoyait que le patient devait être en fin de vie pour en faire la demande a été annulé. Également, un projet de loi permettant de faire une demande anticipée et qui permettrait aux personnes devenues inaptes qui en ont fait la demande au préalable de recevoir l’aide médicale à mourir a été présenté, mais n’a pas encore été adopté. Il s’agit d’un sujet qui continue à faire réfléchir et qui est en évolution.